La pêche aux p'tits poissons des chenaux
Le vendredi 8 janvier nous devions manger les 4 colocataires à l'appartement, mais Martin avait d'autres projets pour nous...
Un des ses collègues de canoé avait organisé une partie de pêche à la glace à Ste Anne de la Pérade au Nord de Trois-Rivières.
Nous sommes donc partis à 20h15 après mon retour du travail, nous sommes arrivés à 22h pour commencer à pêcher.
La pêche à la glace consiste à creuser un trou dans la glace pour pêcher des poissons, c'est pas plus compliqué que ça !!! Par contre nous étions loin de l'image de l'Inuit au bord de son trou avec sa canne à pêche.
Les cabanes dans lesquelles les gens s'assemblent pour pêcher sont pourvues d'un poêle, de divans, de tables. On y accède directement en voiture et finalement on n'a pas vraiment l'impression de se trouver sur une rivière gelée.
Le dispositif de pêche est assez simple, des lignes sont accrochées au toit, au bout on trouve un poids et deux hameçons. On appâte avec du foie de porc bien sanguinolent...
On laisse les hameçons traîner au ras du sol, par contre le poids ne doit pas "être accoté dans la bouette".
Les lignes accrochées en hauteur.
Le trou creusé dans la glace. On pêche en rang d'oignons !
Nous étions venus pour pêcher de nuit car le p'tit poisson des chenaux ou poulamon remonte la rivière pour aller frayer, et cette nuit-là la marée de minuit risquait d'en amener dans nos filets.
Le poisson en lui-même est une sorte de petite morue de 20cm, il se nourrit sur le fond de la rivière.
Quand la ligne se met à bouger (il faut bien les garder à l'oeil) on tire d'un coup sec pour ferrer et on remonte en vitesse. Il y en a plusieurs qui ont réussi à s'échapper en arrivant à la surface. On retire l'hameçon et on les met dans un seau. Ensuite Martin s'est occupé de les vider et ses collègues nous en ont préparé directement sur la truie.
La truie est le nom que les québécois donnent au poêle dans la cabane et qui permet la survie de ses habitants.
Fred a beaucoup aimé cette partie de pêche, moi aussi, mais lui s'est révélé assez doué pour ça.
Les poissons que l'on ne peut pas préparer tout de suite sont mis en tas dehors. Ils gèlent assez vite...
Nous sommes repartis à 4h du matin non sans être allés écouter le chant de la glace qui craque sous nos pieds.
Arrivés à Montréal à 6h30, un petit coup de téléphone en France en leur demandant de ne pas nous reveiller avant 15h et au dodo !!!
Elise